Sitka – Boat Trip – Pelican to Goulding Bay


Lorsque nous nous réveillons au petit matin, attaché au ponton du quai d’Ernie, l’ami de Barth, à Sunny Side prêt de Pelican, nous sommes plongés dans le brouillard.

La maison d’Ernie. Le Nakwasina ammaré tout à droite du ponton

L’atmosphère est plutôt mystique.

Dans le brouillard à Sunny Side Pelican au petit matin

Nous partons faire une petite ballade le long du rivage. Petit à petit, le brouillard se dissipe et on commence à apercevoir les montagnes de l’autre côté du détroit de Lisianski.

Petite ballade matinale avec le chien d’Ernie
Le brouillard et les oiseaux plongeurs (les macreuses à front blanc)

De retour à la maison d’Ernie, le brouillard s’est dissipé, et on comprend pourquoi il a construit ici. Un vrai petit bout de paradis!

Le brouillard totalement dissipé

Ernie vit pour l’été seulement à Sunny Side, juste en dehors de Pelican et retourne à Sitka pour passer l’hiver. L’été dernier, fraîchement arrivé à Sunny Side, il découvre sa maison sans dessus dessous qui a été visité par un ours. Très intéressé par le garde manger, l’ours a retourner totalement la pièce des vivres. Sur la porte d’entrée, on peut encore voir les traces de pattes de l’ours qui a basculé la porte comme du carton. Ernie a du faire abattre l’ours devenu trop curieux. Depuis, il a mis en place un système de surveillance et lorsqu’il quitte Pelican, il blinde les ouvertures de la maison avec de grande planches percées d’énormes clous !

Nous partons ensuite à bord du Nakwasina pour Pelican pour prendre le petit déjeuner, accompagné d’Ernie et de sa femme Galen qui nous ouvre le chemin depuis leur Gust (le nom de leur bateau).

Le détroit de Lisianski, parfaitement calme, sur le chemin de Pelican

Moins de 10 minutes plus tard, nous atteignons le minuscule village de Pelican, une communauté d’une centaine de personnes, principalement des pêcheurs.

Pélican
Le port de Pelican

Pelican a vu le jour au milieu du détroit de Lisianski en 1938, lors le pêcheur Kalle Raataikainen décida d’y implanter un site de congélation. Le poisson congelé était ensuite transporté jusqu’à Sitka pour la vente. Le site fut nommé suivant le nom de son bateau: Pelican. C’est autour de l’entreprise, et de ses aménagements extérieurs que se sont regroupés les habitants. Un magasin de fournitures générales, une scierie, ainsi que la poste ont été construits en 1939. Dès 1940, une école et une autre conserverie ont ouvert. La ville survit depuis principalement de l’industrie de la pêche au saumon, bien que les dernières années, quelques activités touristiques accueillent des résidents saisonniers.

Il n’y a qu’une seule rue à Pelican, un “board walk” suffisamment large et solide pour supporter les quelques engins motorisés du coin. Nous traversons le petit village pittoresque en moins de dix minutes.

La rue principale de Pelican! 
Vue à la sortie de Pelican

Pelican fut aussi le lieu d’un fameux festival, le “Boardwalk Boogie”, où se déroulait sur 4 jours de nombreux concerts et autres festivités plutôt arrosées. 

Le café restaurant de Pelican

Après un bon déjeuner au restaurant du coin, nous quittons Ernie et sa femme et remontons à bord du Nakwasina. Barth a profité de cet arrêt à Pelican pour recharger le bateau en eau potable. Le Nakwasina est muni de deux cuves d’eau de chaque côté du bateau qui suffisent à la vie à bord pour une petite semaine. Mais comme le temps est toujours incertain en Alaska, il vaut mieux remplir les conteneurs quand on en a l’occasion.

Nous remontons ensuite le détroit de Lisianski et reprenons le passage qui le relie au Pacific. 

Le passage reliant le détroit de Lisianski au Pacific
Les montagnes peu avant Stag Bay

Nous repassons devant l’embouchure de Stag Bay, le fjord au bout duquel nous avons pu voir les 5 ours la veille.

L’entrée de Stag Bay

En fin d’après-midi, avant de rejoindre le Pacific, nous faisons nos premiers essais à la pêche. Nous tentons la pêche au “Rockfish”, qui vit juste au dessus du fond, à quelques dizaines de mètres de profondeur. Pour le pêcher, on laisse tombé l’appât jusqu’au sol, puis on le fait sautiller à moins d’un mètre au dessus du fond. Nous resterons bredouille aujourd’hui, mais heureusement nous avons encore de la fondue en réserve ! 🙂

Premier essai à la pêche

De retour à l’embouchure du Pacific, nous bifurquons vers le sud où nous entamons lentement notre redescente en direction de Sitka en découvrant les baies de la région.

Quelques heures plus tard, nous arrivons à l’entrée de la baie de Goulding.  C’est là que nous apercevons notre 7ème ours depuis le début de notre virée en bateau. On peut dire que les ours sont nombreux dans la région! Celui-ci semble plutôt apeuré à notre venue et finit par s’enfuir dans la forêt.

Un autre ours à Goulding

Une fois dans la baie, les eaux sont des plus calmes et le paysage est de toute beauté!

Goulding Bay

Nous quittons ensuite le Nakwasina pour rejoindre l’embouchure d’une rivière se jetant dans la baie avec le raft. 

Le Nakwasina dans la baie de Goulding

Barth nous emmène sur les restes d’un sentier que l’US Forest Service (USFS) a tenté il y a plusieurs années de reconstruire. La zone était au début du siècle passé un lieu d’intérêt de l’industrie minière et un rail y avait même été construit pour ramener les minéraux d’une mine plus en amont jusqu’au niveau de la baie. On peut encore voir par endroit quelques restes des rails mais la forêt a recouvert la majorité du tracé. 

L’USFS, qui a une cabine sur le lac de Goulding plus en amont dans la montagne (le lac est généralement accédé par hydravion), avait tenté de redonné vie au sentier. Ici, comme à White Sulphur Springs ou Greentop Point (que nous avons visité les jours passés), la zone est aujourd’hui catégorisée en zone de nature sauvage de la forêt de Tongass et de ce fait, toute utilisation d’outils à combustion ou électriques est interdite. Dans sa tentative de construction du sentier, un chemin fait de rondins entièrement coupés à la main, fut commencé sur plusieurs km. Cependant, l’effort fut interrompu lorsque l’énorme tronc qui avait été préparé pour enjambé la grande rivière permettant d’accéder au lac, fut emporté par une crue sur plusieurs centaines de mètres. La remontée de la pièce maîtresse du pont sans engin motorisé fut impossible et le groupe sur place ne parvint pas à trouver d’autres troncs suffisamment long à proximité immédiate de la rivière pour remplacer celui emporté par la crue. 

Lorsque nous entamons le sentier, on se rend vite compte qu’il y a bien longtemps que plus personne n’est passé par ici.

Le chemin recouvert de mousse
Les restes des vieux rails du début du siècle passé menant à la mine

Nous poursuivons la remontée du sentier abandonné sur environ 2 km. Sur le trajet, nous longeons un joli lac couvert de nénuphars, apercevons un cerf à quelques mètres devant nous et manquons de peu de perdre Roscoe (le chien de Barth) qui s’est élancé à sa poursuite :-). Sur le sentier, de nombreux signes également témoignent de la présence de nombreux ours dans l’entourage. On ne s’attarde pas trop.

Sur le chemin, noyé dans la végétation
Réflexion sur le lac

Barth nous emmène jusqu’aux chutes d’eau, à l’endroit où le tronc, indispensable à la construction du pont, fut emporté par la crue.  C’est là que nous décidons de faire marche arrière pour rejoindre le Nakwasina avant la tombée de la nuit.

Les chutes d’eau sur le chemin du lac de Goulding