24 hours for 2130 km on board of the Qinghai–Tibet Railway from Lanzhou to Lhasa, crossing a pass at 5072 m.


Pour notre prochaine destination, le Tibet, nous embarquons dans un train à Lanzhou, province de Gansu, en direction de Xining, province de Qinghai, pour rejoindre la fameuse ligne de chemin de fer de haute altitude Qinghai-Tibet qui nous amènera jusqu’à Lhassa, le tout en moins de 24h.

Source: Wikipedia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_ferroviaire_Qing-Zang)

Inaugurée en juillet 2006, cette ligne est la première qui relie le Tibet à une autre province de Chine, réduisant à moins de 13h le trajet Golmud-Lhasa, qui se faisait jusque là en bus en quatre jours au mieux, si le temps était favorable.

La section Golmud-Lhasa, d’une longueur de 960km, est la ligne de tous les superlatifs. S’élevant à plus de 4000m sur 80% de son parcours, elle comporte non moins de 675 ponts, qui, mis bout à bout totalisent une distance de plus de 159km. 550 km de la ligne réside sur le permafrost, mais nombreux sont les passages sur lequels le sol alterne en gel et dégel, avec une assise pouvant subir un affaissement de plus de 30 cm en période de dégel suivi d’un rehaussement équivalent lors du gel hivernal. Sur certains tronçons, il est nécessaire de pomper de l’azote liquide pour stabiliser les fondations. Le point le plus haut de la ligne, le Tangula Pass, culmine à plus de 5072m, et est le point le plus haut au monde sur une ligne de chemin de fer. Le train comprend des sorties d’oxygène qui minimisent l’appauvrissement de l’air au fur et à mesure de l’ascension.

Apport en oxygène dans le train

Après avoir passé le col, le train descend à travers des terres herbeuses et vallonnées, des tunnels de plusieurs km, le long de lacs et de rivières jusqu’à Lhassa. 

La descente sur Lhassa

Estimée à plus de 4.1 milliards de dollars, la ligne est pour sûr un exploit d’ingénierie, mais également très controversée tant elle marque et renforce la présence chinoise au Tibet. Ce qui est surtout frappant lors de l’arrivé au Tibet, ce sont les drapeaux chinois qui flottent au dessus de chaque maison longeant la ligne, attestant d’un nationalisme forcé et contrôlé.

En plus de l’impact sur la population et sa culture (avec une immigration massive en provenance du reste de la Chine), de l’export des précieuses ressources du Tibet vers l’est de la Chine, la ligne est également considérée avec inquiétude par certains gouvernements, notamment l’Inde, en raison des implications militaires et du renforcement potentiel de l’armée chinois déjà très importante au Tibet.

Le train est composé de différents wagons “soft” et “hard sleeper”, dont le confort et le nombre de passagers varient légèrement. Les wagons “hard-sleeper” comportent une soixantaine de lits dans des compartiments ouverts. Chaque compartiment est formé de six lits, trois superposés de chaque côté. L’espace est restreint, mais les lits confortables. Le trajet fut très agréable de Lanzhou à Lhassa, même s’il n’a pas été facile pour nous d’identifier nos compagnons de chambrée, tous touristes chinois, plus nombreux que le nombre de lit, qui semblaient se partager lit et nourriture stocké dans notre compartiment à tour de rôle.